Entrepreneur en France


Où je propose de partager mon expérience d'entrepreneur.

La France a cela de particulier qu'elle ne tolère que des athlètes de très haut niveau. C'est vrai dans le sport, c'est vrai pour notre système d'éducation où les Grandes Écoles paradent en tête et ouvrent les plus belles carrières... c'est encore plus vrai pour notre industrie. C'est d'elle que je parlerai ici.

Pour mener les entreprises à leur plus haut niveau, pour les entraîner à dépasser la concurrence internationale, L'État leur impose un corset législatif contraignant, très restrictif et hautement coercitif. En quelque sorte on demande à nos belles entreprises françaises de gagner le cent mètre contre les américains, les chinois, les allemands mais avec la contrainte particulière de devoir porter en sus un sac à dos de 100 kg tout au long de la course.

Au bout de 40 ans d'existence, une entreprise française est de fait musclée, surentrainée ou alors elle crève... Celles qui arrivent en tête de l'industrie mondiale sont des championnes toutes catégories, de véritables héros.

Ce surentraînement a un coût, malheureusement. L'industrie aujourd'hui ne représente plus que 11% du PIB quand elle représente 30% en Allemagne. De nombreuses entreprises ont délocalisée la production, ne pouvant supporter davantage les contraintes massives et ankylosantes imposées par l'Etat.

Si des industriels français sont encore debout aujourd'hui c'est qu'ils font partie des meilleurs entrepreneurs du Monde. Leurs méthodes sont éprouvées, leurs stratégies validées, leur talent inégalé.

C'est cela que nous allons évoquer dans ces pages.

Malgré ces championnes industrielles de très très haut niveau, les meilleures bien souvent, la France est le pays où l'on déteste le plus les patrons. Aucun pays au monde n'a autant de mépris et de haine pour ses entrepreneurs émérites.
Une petite anecdote illustrera le propos.

Il y a quelques années nous étions un parterre de chefs d'entreprises réunis à l'Université d'Amiens autour du sujet de l'innovation. Le doyen des lieux nous reçoit et en préambule admet que c'est une chose rare que de voir des patrons à l'université... car il y a encore peu... à l'université... le mot ENTREPRISE était un mot grossier. Ambiance !

Au demeurant il n'y a qu'à écouter la presse ou la classe politique pour savoir que : quand un patron fait faillite c'est un looser, quand il réussit c'est un escroc...

De ce côté-là le niveau est bien médiocre et l'industrie n'a aucune leçon à recevoir des parasites.

A l'évidence si les patrons dirigeaient leurs entreprises comme l'Etat dirige le pays depuis 50 ans, ils seraient tous en faillite sans exception et depuis fort longtemps !

Avec d'autres je pense que notre industrie doit demeurer en France et qu'il faut lui donner toutes les chances de réussir. Pour ce faire il nous faut être plus subtils, plus agiles, plus prévoyants que nos confrères de l'étranger. On l'aura compris, être entrepreneur en France c'est devoir être meilleur qu'un entrepreneur de l'étranger, c'est aussi devoir réussir dans un contexte hostile en permanence, où le public excité par les médias et les politiques de tous bords ne cesse de huer les valeureux champions. Ironiquement ce sont eux qui le nourrissent.

Dans un tel contexte, souvent violent sur le plan psychologique, l'entrepreneur doit réussir. Il a risqué son patrimoine, sa vie de travail, sa vie de famille. Là encore il trouve les stratégies qui lui permettent de faire face et d'avancer. C'est alors lui faire un peu d'honneur que de lui dédier ces quelques pages.